En ce début du mois d’octobre 2025, alors que le premier Ministre, Sébastien Lecornu, vient de remettre sa démission et celle de son gouvernement à peine nommé, au Président de la République, 19 mois nous séparent de la prochaine élection présidentielle de 2027.

Mais combien de temps restera-t-il véritablement au parlement pour légiférer jusqu’à cette échéance électorale qui s’annonce décisive ?

Si l’on considère que les prochains mois seront consacrés à la tentative d’adoption d’un budget, si l’on admet que les premiers mois de 2027 seront « paralysés » par la campagne présidentielle, si l’on rappelle enfin qu’il faudra bien négocier un autre budget à la rentrée 2026, dans des conditions tout aussi périlleuses puisqu’il faudra à nouveau dégager 40 milliards d’économies supplémentaires, il ne restera finalement qu’un petit semestre à l’Assemblée nationale pour voter des lois …

Autant dire, au regard de la composition actuelle très morcelée de cette chambre, que l’on peut nourrir peu d’espoir de voir émerger de nouveaux projets pour le pays ! et si l’on ajoute ces 13 derniers mois d’instabilité gouvernementale, ce seront plus de 30 mois pendant lesquels la France se sera payée le luxe d’un incroyable immobilisme …

Face à la multiplication des déséquilibres mondiaux, politiques, économiques et financiers, le pays peut-il se permettre une telle fantaisie ?   

Force est de constater que l’ensemble des secteurs d’activité sont à l’arrêt et que, de fait, nous nous enfonçons dans une crise inédite particulièrement grave, crise de fonctionnement mais aussi crise structurelle, ce qui, au passage, pose de sérieuses questions sur la solidité et la pérennité de nos institutions.

Les prochains mois seront donc cruciaux pour l’avenir du pays, un avenir qui s’annonce de plus en plus incertain, tant nous naviguons à vue dans un épais brouillard, sans perspective d’éclaircies immédiates …

Les Français doivent reprendre rapidement le contrôle de leur gouvernail pour éviter de sombrer sur les récifs qui se dressent, chaque jour plus nombreux devant eux.