Les semaines passent, les gouvernements tombent, le mécontentement s’exprime dans les rues, l’exaspération des Français s’amplifie devant la paralysie de sa classe politique et le projet de budget pour 2026 est toujours sur la table, sans que l’on y voie un peu plus clair sur les intentions de nos gouvernants : l’ampleur des coupes budgétaires visant à réduire notre déficit, le détricotage progressif de notre modèle social, l’augmentation de nos prélèvements, la baisse de notre pouvoir d’achat, les perspectives d’avenir pour le pays …

L’instabilité à laquelle nous assistons, presque impuissants, les tentatives de remise en cause de nos institutions reflètent, en réalité, notre incapacité à nous projeter vers l’avenir.

En nous reposant un peu trop sur une Union Européenne qui manque singulièrement d’ambition, nous ne parvenons pas à définir des projets nouveaux, qui entraînent l’adhésion de la société – et singulièrement des jeunes générations. Ainsi, depuis quelque temps, après leurs études ou leurs formations, elles sont de plus en plus tentées de partir à l’étranger et cet exode est préjudiciable au pays, à son avenir, sans parler d’un coût de financement des études qui ne lui bénéficie pas … un non-sens.

Redonner un élan au pays, lancer des lois de programmation pour investir dans de beaux et grands projets, y consacrer un financement utile, inciter les jeunes et les moins jeunes à y participer activement, c’est d’abord et avant tout ce vers quoi notre classe politique toute entière devrait se tourner …

Il n’est pas sûr qu’en ces temps où prime davantage l’intérêt individuel de quelques-uns pour les prochains combats électoraux qu’une ambition collective pour lui apporter un souffle nouveau et salvateur, le pays ne dispose encore bien longtemps des forces nécessaires pour faire face à son destin.